(FRA. Biarritz, Atlantica. 2009) : "Histoire, art et croyances sur les routes pyrénéennes du XIIe au XXIe siècle".

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  • 17 décembre 2009
    Bernard Delhomme

    Présentation :

    L’Hôpital-Saint-Blaise est un tout petit village situé dans un vallon boisé entre le Béarn et la Soule. Son église romane du XIIe siècle est désormais bien connue des touristes et des amateurs d’art. Elle bénéficie d’une notoriété internationale depuis son classement au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. L’hôpital a été créé pour accueillir des voyageurs qui se rendaient en Espagne ou qui en revenaient : chevaliers, marchands.

    Des pèlerins aussi sont passés par là, mais lesquels ? Les guides touristiques et tous les ouvrages publiés jusqu’à aujourd’hui présentent L’Hôpital-Saint-Blaise comme une étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Ce livre démontre qu’il s’agit d’une erreur, et remet en cause l’idée même du chemin de Saint-Jacques. Cependant, l’église elle-même a été un lieu de pèlerinage. L’étude du contexte historique et religieux, la comparaison avec d’autres églises romanes permettent à l’auteur de proposer une interprétation nouvelle de ce qui constitue sa grande originalité. Autour de l’hôpital, un village s’est peu à peu construit. C’est aujourd’hui une petite commune très engagée dans la préservation de son église et le développement touristique.

    Ce livre est la première étude d’ensemble qui lui soit consacrée. Il fait la synthèse des connaissances accumulées après un siècle de travaux érudits et de restaurations. Il utilise aussi des documents inédits et propose un parcours à travers presque neuf siècles d’histoire de L’Hôpital-Saint-Blaise.

    L’auteur :

    Né en 1962, Robert Elissondo connaît L’Hôpital-Saint-Blaise depuis son enfance. Il habite désormais dans la commune et est membre du conseil municipal. Professeur d’histoire-géographie au lycée de Soule à Mauléon. Passionné d’histoire locale, il est membre de l’association Ikerzaleak qui travaille à la connaissance et à la mise en valeur du patrimoine de la vallée de la Soule. Depuis vingt ans, il participe aux actions de mise en valeur de l’église de son village.

  • 17 décembre 2009
    Bernard Delhomme

    L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’église de ce village repose sur une idée émise par l’abbé Haristoy qui, ayant découvert la beauté de l’édifice, avait réussi à le faire classer Monument historique
    en 1887. Au vu du patronyme rappelant la vocation d’hospitalité du lieu, il a imaginé que des pèlerins de Compostelle y avaient été accueillis. L’époque était propice, le pape Léon XIII venait de valider, par la lettre apostolique Deus Omnipotens (1884), l’identification des restes de l’apôtre Jacques, faite quelques années auparavant par l’archevêque de Compostelle. Deux ans plus tôt, le dernier Livre du Codex Catixtinus avait été édité. Commençant par les mots "Quatuor vise sunt que ad Sanctum Jacobum tendentes .. II y a quatre
    routes menant à Saint-Jacques ... ", il avait immédiatement été considéré comme un écrit servant de guide à la pérégrination médiévale. A cette époque, les pèlerinages avaient été remis au premier plan des activités à promouvoir pour renforcer la foi des masses. Une première campagne de restauration fut entreprise au début du XXe siècle.

    En 1982, une nouvelle équipe municipale est élue. "Dès le début, notre préoccupation a été la sauvegarde de l’église romane qui confère un sens au village et oriente sa destinée" écrit le maire. Constatant le mauvais état de l’église il recherche le moyen de la sauver. Compostelle n’était pas encore revenu à la mode. Mlais, surtout en Aquitaine, on parlait déjà beaucoup des chemins de Saint-Jacques. "L’art roman était à la mode, le pèlerinage de Compostelle devenait de plus en plus populaire, et les collectivités territoriales investissaient volontiers dans la mise en valeur des chemins de Saint-Jacques et des sites qui étaient censés en faire partie", rapporte également le maire de la commune. Et c’est au titre des chemins de Compostelle qu’il réussit à mobiliser des fonds pour une nouvelle campagne de restauration de l’église de son village.

    Les recherches entreprises par Robert Elissondo, spécialiste de l’histoire locale, n’ont pas permis de retrouver les pèlerins grâce auxquels l’église a été sauvée. Mais aujourd’hui elle est sur un des chemins contemporains de Compostelle, la municipalité a ouvert un gîte, et déjà 5% environ des visiteurs de l’église sont des pèlerins. Ce nombre est bien suffisant pour faire rêver les autres 95% ...

    Fondation David Parou