(FRA. Paris, Téqui. 2011) : "mon pèlerinage à Compostelle en1961". récit

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  • 12 mars 2011
    Bernard Delhomme

    Résumé

    ” Le livre que vous tenez en mains n’est pas un ouvrage comme les autres. Et surtout pas le énième carnet de route d’un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle (...). C’est un témoignage de l’abbé Georges Bernès, qui pendant des années étudiera l’histoire des pèlerinages, et particulièrement celui de Compostelle dont il deviendra un fin connaisseur et auquel nous devrons, quelques années plus tard, le premier guide pratique du pèlerin en Espagne.

    L’abbé, né à Montesquiou, village du Gers, partit pour la première fois, en mil neuf cent soixante-et-un, le 19 juin, jour de son quarantième anniversaire, en compagnie de l’un de ses élèves étudiant en droit de l’université de Valladolid sur le chemin de saint Jacques.
    Un texte rare, écrit il y a un demi-siècle et jamais édité ; un texte capital, essentiel, en ces temps où ”l’aller” vers Santiago perd trop souvent son véritable sens. Ici rien de tel, l’abbé et son compagnon marchent dans la foi de l’apôtre, et l’espérance d’atteindre la cathédrale et son précieux tombeau. Le chemin est en jachère, et fréquenté que par de très rares pèlerins.

    Nous les suivons de villes en villages, sur un Camino Francèse vide de jacquets, confrontés aux aléas qu’une telle démarche entraîne. Dans ce journalier de l’abbé Georges Bernès, sont consignées ses pensées et tenu un état détaillé des lieux visités, ajoutant à son questionnement spirituel le savoir de l’historien quelque peu poète.
    Extrait de la préface de Jean Claude Bourlès

    A propos de l’auteur :

    Georges Bernès, né à Montesquiou dans le Gers et ordonné le 3 juin 1944, fut professeur de français à Valladolid de 1959 à 1970. Il a commencé à s’intéresser à Saint Jacques de Compostelle et au ”chemin” dès sa plus tendre enfance, à l’école primaire, à Montesquiou : son professeur était un cousin et a dit que le Chemin de Compostelle passait à Montesquiou, où il habitait. Il est l’auteur du ”Guide Bernès”, dont la première édition est de 1981.

    • 9 mai 2011
      Louis Mollaret

      Originaire du Sud-Ouest, l’abbé Bernès s’est fait connaître au début des années 1970 par l’édition d’un guide des chemins de Compostelle. A cette époque peu de pèlerins les parcouraient à pied. Mais, déjà en 1935, un autre abbé était parti d’Aquitaine, l’abbé Martin, futur évêque du Puy puis archevêque de Rouen, à l’époque aumônier des étudiants de Bordeaux. Et pour l’année sainte 1954, Pax Christi avait organisé un grand pèlerinage auquel avaient participé plus de 300 pèlerins français venus à pied depuis la frontière (Paris-Match, n° 2279, juillet-août 1954). Il convient aussi de mentionner Edmond-René Labande, chercheur passionné, parcourant les chemins de Compostelle avant la guerre civile. D’autres pèlerins solitaires avaient devancé l’abbé Bernès, comme François Préchac ou Dominique Palhadille. Ranger l’abbé Bernès parmi les pionniers, comme l’a fait l’éditeur, s’applique donc mieux à la rédaction de son guide qu’au récit de son pèlerinage.

      Démarche de dévotion d’un prêtre catholique, ce pèlerinage apparaît aussi comme le témoignage de croyances héritées des curés du XIXe siècle dont l’abbé Daux, lui aussi Aquitain, est le représentant le plus connu. Ces curés et beaucoup d’érudits avec eux, croyaient à l’existence de foules de pèlerins médiévaux et de chemins historiques suivis par ces pèlerins, les deux mythes fondateurs du pèlerinage contemporain. Depuis l’édition en 1882, du dernier Livre du Codex Calixtinus, ces chemins étaient en France au nombre de quatre. Trois d’entre eux revêtaient pour l’auteur une dimension particulière comme il le rapporte dans le prologue mentionnant une conversation avec « son ami le marquis de Figueros, ancien maire de Compostelle ». En ce sens l’abbé Bernès est plus héritier que pionnier. La préface de l’ouvrage montre que cet héritage est encore partagé et que les croyances à ces mythes ont encore des adeptes.

      Ce témoignage de l’abbé Bernès est intéressant à plusieurs autres titres. Il convient en effet de rendre hommage à l’auteur pour les nombreuses informations qu’il apporte sur l’histoire des régions traversées et les intéressantes descriptions de leur patrimoine. On peut toutefois s’étonner qu’elles omettent souvent de mentionner le patrimoine témoignant de dévotions à saint Jacques. Pas un mot par exemple du retable de l’église de Valsirga consacré à la légende du saint. L’auteur témoigne par là de son intérêt pour l’histoire et le patrimoine. Mais, très curieusement, cet intérêt disparaît quand il s’agit de parler des pèlerins et du pèlerinage. Il l’écrit clairement à la page 104 présentant l’histoire de Santo Domingo de la Calzada :
      « Elle tourne autour de deux faits : l’un historique, l’autre … j’allais écrire légendaire, mais ma plume s’arrête, car cette parole pour moi n’a pas cours quand il s’agit de tout ce qui touche au Chemin de Saint-Jacques ».

      L’abbé ignore délibérément les légendes. Pour lui tout est histoire à moins que ce ne soit dogme ?. Son livre est ainsi une excellente introduction aux rêves alimentant encore les associations de pèlerins et la plupart des médias, en particulier les médias catholiques ainsi que l’Eglise du Chemin. La foi et la raison ne sauraient être antinomiques à ce point.

      L’abbé ne manque pas de souligner les difficultés de son pèlerinage, effectué avec un de ses étudiants de 18 ans. Les mentions sont fréquentes du courage qu’il leur a fallu pour arriver au but. Ceci conduit l’auteur de la préface à comparer ce pèlerinage de 1961 à celui effectué par Guillaume Manier au XVIIIe siècle. Belle exagération qui oublie que l’abbé et son compagnon étaient régulièrement attendus par des amis, qu’ils parlaient l’espagnol, qu’ils ont souvent bénéficié de l’accueil des curés locaux et que le confort des hôtels qu’ils ont fréquentés était bien supérieur à celui des auberges de son prédécesseur. Pour attirer la sympathie, le statut d’ecclésiastique dans l’Espagne de 1961 était sans doute préférable à celui d’un paysan picard deux siècles plus tôt. Ce ne fut pas toujours le cas car les pèlerins furent conspués à Sahagun et ils essuyèrent quelques refus de personnes auxquelles ils demandaient l’hospitalité. Ils les ont accepté avec l’humilité des « bons pèlerins ». Mais dans l’ensemble le statut social de l’abbé, professeur à l’université de Valladolid et ses nombreuses relations facilitèrent notablement son entreprise.

      Ce livre comporte aussi de nombreuses indications sur l’itinéraire suivi par les deux pèlerins. Elles ont été reprises dans le guide mais elles intéresseront les pèlerins contemporains qui pourront tenter de retrouver des lieux connus. C’est donc un livre très riche que proposent les éditions Téqui. Il convient de les remercier pour cette parution tout en regrettant que la préface n’ait pas su donner de ce livre une image plus exacte.

    • 9 mai 2011
      Louis Mollaret

      Une erreur s’est glissée dans l’annonce de la publication du carnet de l’abbé Bernès.

      La première édition de son Guide est de 1971. Il a été utilisé en 1973 par deux abbés dont l’abbé Sévenet que j’ai rencontré il y a quelques années. Il conserve un souvenir ému de ce guide. L’ayant perdu au cours d’une étape il est reparti en sens inverse, ne pouvant envisager de continuer sans lui. Grande a été sa joie quand il l’a retrouvé.

      Son deuxième souvenir le fait encore sourire. Lui et son compagnon se sont souvent perdus grâce à ce guide, au point qu’ils avaient appelé un " Bernès " un sentier au bout duquel il leur fallait faire demi-tour ou poursuivre à travers champs.

  • 9 mai 2011
    Louis Mollaret

    J’ai mis un commentaire sur le forum

  • 10 mai 2011
    Bernard Delhomme

    Louis Mollaret

    Un avis sur ce livre : BERNÈS Georges - Carnet de route d’un pionnier.

    "Originaire du Sud-Ouest, l’abbé Bernès s’est fait connaître au début des années 1970 par l’édition d’un guide des chemins de Compostelle. A cette époque peu de pèlerins les parcouraient à pied. Mais, déjà en 1935, un autre abbé était parti d’Aquitaine, l’abbé Martin, futur évêque du Puy puis archevêque de Rouen, à l’époque aumônier des étudiants de Bordeaux. Et pour l’année sainte 1954, Pax Christi avait organisé un grand pèlerinage auquel avaient participé plus de 300 pèlerins français venus à pied depuis la frontière (Paris-Match, n° 2279, juillet-août 1954). Il convient aussi de mentionner Edmond-René Labande, chercheur passionné, parcourant les chemins de Compostelle avant la guerre civile. D’autres pèlerins solitaires avaient devancé l’abbé Bernès, comme François Préchac ou Dominique Palhadille. Ranger l’abbé Bernès parmi les pionniers, comme l’a fait l’éditeur, s’applique donc mieux à la rédaction de son guide qu’au récit de son pèlerinage.

    Démarche de dévotion d’un prêtre catholique, ce pèlerinage apparaît aussi comme le témoignage de croyances héritées des curés du XIXe siècle dont l’abbé Daux, lui aussi Aquitain, est le représentant le plus connu. Ces curés et beaucoup d’érudits avec eux, croyaient à l’existence de foules de pèlerins médiévaux et de chemins historiques suivis par ces pèlerins, les deux mythes fondateurs du pèlerinage contemporain. Depuis l’édition en 1882, du dernier Livre du Codex Calixtinus, ces chemins étaient en France au nombre de quatre. Trois d’entre eux revêtaient pour l’auteur une dimension particulière comme il le rapporte dans le prologue mentionnant une conversation avec « son ami le marquis de Figueros, ancien maire de Compostelle ». En ce sens l’abbé Bernès est plus héritier que pionnier. La préface de l’ouvrage montre que cet héritage est encore partagé et que les croyances à ces mythes ont encore des adeptes.

    Ce témoignage de l’abbé Bernès est intéressant à plusieurs autres titres. Il convient en effet de rendre hommage à l’auteur pour les nombreuses informations qu’il apporte sur l’histoire des régions traversées et les intéressantes descriptions de leur patrimoine. On peut toutefois s’étonner qu’elles omettent souvent de mentionner le patrimoine témoignant de dévotions à saint Jacques. Pas un mot par exemple du retable de l’église de Valsirga consacré à la légende du saint. L’auteur témoigne par là de son intérêt pour l’histoire et le patrimoine. Mais, très curieusement, cet intérêt disparaît quand il s’agit de parler des pèlerins et du pèlerinage. Il l’écrit clairement à la page 104 présentant l’histoire de Santo Domingo de la Calzada. Elle tourne autour de deux faits : l’un historique, l’autre ? j’allais écrire légendaire, mais ma plume s’arrête, car cette parole pour moi n’a pas cours quand il s’agit de tout ce qui touche au Chemin de Saint-Jacques ».

    L’abbé ignore délibérément les légendes. Pour lui tout est histoire à moins que ce ne soit dogme ?. Son livre est ainsi une excellente introduction aux rêves alimentant encore les associations de pèlerins et la plupart des médias, en particulier les médias catholiques ainsi que l’Eglise du Chemin. La foi et la raison ne sauraient être antinomiques à ce point.

    L’abbé ne manque pas de souligner les difficultés de son pèlerinage, effectué avec un de ses étudiants de 18 ans. Les mentions sont fréquentes du courage qu’il leur a fallu pour arriver au but. Ceci conduit l’auteur de la préface à comparer ce pèlerinage de 1961 à celui effectué par Guillaume Manier au XVIIIe siècle. Belle exagération qui oublie que l’abbé et son compagnon étaient régulièrement attendus par des amis, qu’ils parlaient l’espagnol, qu’ils ont souvent bénéficié de l’accueil des curés locaux et que le confort des hôtels qu’ils ont fréquentés était bien supérieur à celui des auberges de son prédécesseur. Pour attirer la sympathie, le statut d’ecclésiastique dans l’Espagne de 1961 était sans doute préférable à celui d’un paysan picard deux siècles plus tôt. Ce ne fut pas toujours le cas car les pèlerins furent conspués à Sahagun et ils essuyèrent quelques refus de personnes auxquelles ils demandaient l’hospitalité. Ils les ont accepté avec l’humilité des bons pèlerins ;. Mais dans l’ensemble le statut social de l’abbé, professeur à l’université de Valladolid et ses nombreuses relations facilitèrent notablement son entreprise.

    Ce livre comporte aussi de nombreuses indications sur l’itinéraire suivi par les deux pèlerins. Elles ont été reprises dans le guide mais elles intéresseront les pèlerins contemporains qui pourront tenter de retrouver des lieux connus. C’est donc un livre très riche que proposent les éditions Téqui. Il convient de les remercier pour cette parution tout en regrettant que la préface n’ait pas su donner de ce livre une image plus exacte."

  • 10 mai 2011
    Bernard Delhomme

    Louis Mollaret

    A propos du Guide de Georges Bernès :

    "Une erreur s’est glissée dans l’annonce de la publication du carnet de l’abbé Bernès.

    La première édition de son Guide est de 1971. Il a été utilisé en 1973 par deux abbés dont l’abbé Sévenet que j’ai rencontré il y a quelques années. Il conserve un souvenir ému de ce guide. L’ayant perdu au cours d’une étape il est reparti en sens inverse, ne pouvant envisager de continuer sans lui. Grande a été sa joie quand il l’a retrouvé.

    Son deuxième souvenir le fait encore sourire. Lui et son compagnon se sont souvent perdus grâce à ce guide, au point qu’ils avaient appelé un " Bernès " un sentier au bout duquel il leur fallait faire demi-tour ou poursuivre à travers champs."