(CCEE. 2015) : "2700 km à pied de Strasbourg à Compostelle. récit

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  • 8 avril 2016
    Bernard Delhomme

    Les témoignages de ceux qui ont parcouru le Chemin de Compostelle sont nombreux. Pour la plupart c’est un moment privilégié de retour sur soi, d’intériorisation. La marche porte à la réflexion, à l’apurement. Les choses prennent une autre dimension. Les « Chemins de l’amitié » ne sous estiment pas cette dimension, mais ils en ajoutent une autre, contenue dans le titre, l’amitié. Ce n’est plus seulement un dialogue avec soi, c’est aussi un dialogue avec les amis qui accompagnent le long du Chemin. En cela ce livre témoigne d’une manière nouvelle de parcourir les routes du pèlerinage. Il y a bien sûr les rencontres fortuites mais il y a surtout, dès le premier jour, une narration à deux ou trois voix, une petite multiplication des ressentis. C’est une gageure d’offrir chaque jour un résumé de la journée, la gageure résidant surtout dans le fait de ne pas « lasser » le lecteur. Ici, c’est écrit simplement, avec vivacité, humanité sans jamais se départir d’une approche humoristique. Ces principes rendent la lecture de ce livre très agréable. Bien sûr, on y retrouve les paysages, les sites, les monuments qui marquent le parcours. On partage des moments de repos et des discussions animées en fin de journée, dans des lieux d’accueil, parfois excellents, parfois plus contrastés. On suit avec attention le sort des chaussures de marche, dévorées par des chiens, recousues, usées et finalement emmenées jusqu’à Compostelle. Mais on y découvre aussi que le Chemin de Saint Jacques, n’est jamais le même, en Suisse, en France, en Espagne. Il y a aussi des références aux plantes, des personnages inventés telle Melle Rauna ou le souvenir de Don Quichotte, et des personnages bien vivants. Cette écriture qui dit simplement ce qui est important et un auteur qui reste discret, ce sont des moments rares aujourd’hui. C’est une nouvelle approche des Chemins de Saint Jacques ouverts à tous, au pèlerin, comme au randonneur, au marcheur comme à ses amis.