(Publibook. 2018) : récit

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  • 11 mars 2019
    Bernard Delhomme

    « Depuis longtemps, je ne relève plus mes appels téléphoniques qu’au terme des étapes. Et encore, quand il ne me prend pas de les effacer avant de les entendre. J’étais habitué aux survols, aux synthèses, à l’effervescence, à la précipitation. J’ai découvert la lenteur, les bruits précieux ou non, la beauté des détails. Je me délectais des contraintes pour éviter, comme tant d’autres, de constater la fuite inexorable du temps. Ici, je suis ma pente, lentement. »
    En se lançant sur le chemin de Compostelle, D.-J. Chertier savait-il qu’il ouvrait dans sa vie une parenthèse ? Éloigné des préoccupations quotidiennes, l’homme retrouve son ampleur, redécouvre son environnement. Son regard se fait plus lent, patient, mais aussi acéré, voire critique, en tout cas moins égocentrique et plus ouvert sur ce que le monde à offrir. Et le temps de prendre plus d’épaisseur, de densité, pour finir par absorber totalement le marcheur qui, en même temps qu’il se déplace, progresse dans sa mémoire et l’histoire. À contre-pied des traditionnels récits de voyage, D.-J. Chertier compose ici une uvre littéralement déroutante, dont l’horizon est moins géographique que spirituel.