(FRA. Nice, Bénévent. 2008) : "ou pas à pas vers Compostelle" ; récit.

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  • 5 décembre 2009
    Bernard Delhomme

    L’auteur a découvert Compostelle en 1990 par un article dans un magazine. Dix ans après il rencontre la fille d’un pèlerin et le pèlerinage se rappelle ainsi à son souvenir. Mais ce pèlerin meurt sur l’étape de Roncevaux. S’ouvre alors pour lui une quête d’abord inconsciente puis une préparation intense qui le conduit à devenir lui-même pèlerin trois ans plus tard. Ces trois années lui ont amplement permis de se préparer et de rêver de ce voyage. Il a beaucoup lu et visité Internet, trop peut-être ? Son grand départ, il l’a « longtemps imaginé » il se doutait qu’il « serait chargé d’émotions ». Elles sont au rendez-vous.

    Au jour gravé sur le bourdon offert par sa femme l’année précédente, il quitte Nice, « partant de sa maison pour respecter la tradition ancestrale du pèlerinage » il rejoint Arles à pied où il prend le train pour Le Puy, dont on lui a dit qu’elle est aussi « ville de départ », afin de marcher sur « le chemin mythique ». Ses étapes sont ensuite contées par le menu, en un peu plus de 300 pages (un peu trop sans doute). Le lecteur partage la longueur des étapes, les difficultés, la pluie, l’amitié de certaines rencontres et la déception de beaucoup d’autres. Il revit les nombreuses rencontres dans des dialogues reconstitués. Trois années plus tard notre pèlerin est prêt à devenir l’un de ces nombreux récidivistes du chemin. Il repartira, sans savoir encore pourquoi ou pour quoi ?

    Ce récit d’une « aventure pèlerine » minutieusement préparée n’offre pas la fraîcheur d’un départ dans l’inconnu. Mais l’expérience personnelle du chemin reste unique et sa relation est importante pour qui l’a vécue. La sincérité de l’auteur, ses jugements parfois abrupts, ses remarques souvent acerbes, les nombreux compagnons de route qu’il nous fait découvrir rendent ce livre attachant, bien dans la tonalité classique des récits de pèlerinage. Mais contrairement à beaucoup d’autres l’auteur se contente de son expérience et n’a pas de prétentions historiques. Il propage malgré tout quelques erreurs dont il a hérité, entretenues par ceux qui se sont donné pour mission d’informer les pèlerins. Comment les lui reprocher ? L’une d’elles pourrait être facilement corrigée, saint Jacques c’est le personnage et Saint-Jacques la ville.

    Fondation Parou