(FRA. Auxerre, Rhubarbe. 2009) : "contes et légendes des chemins de Saint Jacques, augmentés d’utiles considérations sur l’art et la manière de marcher". récit

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  • 17 décembre 2011
    Bernard Delhomme

    Qui aime les belles histoires, qu’il prenne le Chemin de Saint-Jacques. De tous temps, il a fait naître des légendes. Jadis, pèlerins et coquillards se racontaient les aventures du pendu-dépendu et du cavalier de Clavijo. Leurs successeurs ne sont pas moins avides de merveilleux. Il suffit d’un incident banal, raconté le soir à l’étape et colporté ensuite de bouche de pèlerin à oreille de randonneur pour que naisse, croisse et embellisse un nouvel épisode de la Geste du Chemin. Ces histoires font partie du voyage, lui donnent cette touche de merveilleux sans laquelle il n’y a pas de belle aventure humaine. Comme un copiste enluminant ses lettrines, j’en ai griffonné quelques unes. Imaginez-les, racontées par une vieille femme, un soir, dans une cuisine auvergnate, par un pèlerin avec qui vous avez partagé la peine d’une étape sous la pluie ou par un passant, croisé par hasard. Par hasard... C’est du moins ce que vous croyez jusqu’au moment où, vous retournant pour le saluer, vous vous rendez compte qu’il a disparu. Derrière vous plus rien, si ce n’est filant tout droit vers l’horizon, le Chemin à travers la plaine.

    Grand marcheur, l’auteur connaît bien les étranges visions qui naissent de la fatigue, de l’épuisement, du froid, des pieds endoloris, mais aussi l’ivresse d’un paysage neuf au petit matin que le chemin ensemence à mesure qu’il le traverse. Pèlerin de Saint-Jacques, Jean-Paul Rousseau a entendu et restitue ici ces légendes, dorées ou moins dorées, qui font avancer - et au besoin portent - croyants et profanes, jusqu’en Galice à travers la Bourgogne et les Monts d’Aubrac, le Rouergue et les Pyrénées, d’auberge en gîte et de rencontres improbables en rencontre de soi. Enrichis « d’utiles considérations sur l’art et la manière de marcher » qui vous diront tout sur le meilleur couteau pour la halte, le bâton le mieux approprié et les façons de s’accommoder des aléas climatiques ou d’échapper aux chiens errants, ces contes sont une invitation à aller voir là-bas si on y est.