C’est super, je reçois des mails de pélerins qui veulent quelques infos sur le camino del Norte, alors j’en fait modestement profiter tout le monde : Du coté des infos pratiques De toute façon les infos pratiques affluent cette année :
Le guide Rando-Editions "le Camino del Norte" avec passage par le camino primitivo, par Oviedo - j’ai un copain pélerin Josema qui l’a fait au mois de mai, il l’a trouvé vraiment sauvage et super, bien signalisé sans problèmes, à part que ça monte et que ça descend mais quand t’arrives par là, ça fait longtemps que tu t’es fait une raison. Si tu parles espagnol, le meilleur guide et de loin, le plus précis, le mieux mis à jour c’est celui que tu trouves sur le site http://www.jacobeo.net/caminodelnorte/index.htm, de plus sur ce site tu trouves l’adresse de toutes les auberges, les kilométrages et tout et tout et toutes les variantes possibles ainso que les liens.
J’avais bossé le camino del Norte sur le site de Raymond (merci Raymond !) qui l’a fait en 2003 je crois http://caminodelacosta.monsite.wanadoo.fr/ globalement avec tout ça, tu as presque toutes les infos possibles.
Ah, oui ! j’allais oublier l’incontournable www.mundicamino.com qui détaille la route (par le camino primitivo), les hébergements, les distances et encore tout tout et tout.
Il ya de plus en plus de lieux d’hébergements, mais attention : hors saison peut être que tout n’est pas ouvert, et il faut parfois requerir à l’auberge de jeunesse (3 fois, San Sébastien, Santona, Llanes) ou la pension (1 fois à Zumaïa). Aux reproches comme quoi, ya pas d’hébergement sur le camino del norte, c’est pas vraiment vrai, bien que ça ne soit pas toujours bien foutu, parfois assez loin, qu’il n’y a pas toujours d’hospitalejo, c’est pas toujours clean, y a pas forcément d’eau chaude, et il faut souvent aller chercher la clé quelque part, et faire tamponner par la policia local, et après une bonne étape (elles sont toutes crevantes !), c’est pas toujours évident d’arriver après tant d’efforts dans un truc pas net.
Mais surtout, quand il n’y a a pas d’auberge, la solitude du pèlerin est plus grande, et c’est souvent qu’on se sent seul sur ce camino. Dès lors qu’on rencontre d’autres pèlerins, on se rassemble, les liens sont plus forts. Mais enfin, évidemment, c’est pas la profusion d’auberges du camino francés où il suffit de suivre la ligne jaune.
Quant à la signalisation, on va dire qu’il y en a, mais qu’il faut vraiment ouvrir l’œil, et faire très attention si on ne voit plus aucune signalisation. Les détours se paient chers en kilomètres, en temps et en moral. Les flèches sont souvent un peu effacées, cachées par les herbes, mal placées etc... Et surtout, ne jamais hésiter à demander, certains passages sur le chemin étaient impraticables à cause des ronces, au Pays Basque et dans les Asturies, il faut parfois malheureusement suivre la route, d’autre part, de gros chantiers autoroutiers rasent tout sur des kilomètres (en Asturies) et bonjour pour retrouver le chemin !! Attention à certaines variantes, genre "par la montagne", sur le papier c’est toujours grisant, dans la réalité, une source de peine infinie, un truc impossible physiquement, souvent mal signalisée, à 3 heures du mat, vous y êtes encore !!, , écoutez les conseils des hospitaleros et d’autres pèlerins, et je rigole pas, style contournement de Bilbao par la montagne, si vous l’avez fait, racontez moi !!
Le temps, bon, c’est océanique, il va flotter, faire beau, flotter, faire beau ....... attention aux coups de soleil, on les sent pas avec le vent de la mer mais ils sont assez violents.
Alors j’ai vu et lu pleins de sites, de témoignages qui présentaient le Camino del Norte comme une promenade de santé, pour avoir parcouru la côte de nombreuses fois en voiture, en bus, en train, avoir vécu en Asturies, j’avais déjà des sérieux doutes, même si elle parait droite sur la carte, sur cette côte rocheuse on ne fait que monter et descendre jusque dans les rias pour remonter ensuite sur les hauteurs et physiquement c’est épuisant. Même avec un peu d’entrainement, le Pays Basque vous ramène à une aussi dure réalité que l’est la beauté de cette côte. Sur ce Camino, j’ai rencontré des pèlerins endurcis qui avaient déjà fait le camino francés, celui de la plata, le catalan et tous s’accordaient à reconnaître que c’était presque infernal, une barcelonaise s’est exclamée à l’auberge de Santander en y repensant, c’est suicidaire !!
Alors ? Il parait aussi qu’il y a très peu d’asphalte, traduction, on ne marche pas sur la route, on a du se tromper alors comme quoi le chemin n’est pas si bien signalisé. Enfin, un bon bâton si t’as pas envie de trop stresser sur les chiens, il y en a un paquet et beaucoup moins cool que sur le francés.
Sinon, j’ai énormément souffert sur ce chemin, j’ai marché avec la peur de ne pas pouvoir arriver, d’être trop épuisé, il a fallu beaucoup de temps à mon corps pour évacuer tout ça, pour se retrouver. J’ai marché plusieurs jours seul, aucun pèlerin, les gens se baignent, bronzent sur la plage, il fait beau, pèlerin où vas tu ? la route est longue, même avec toutes les infos, les guides, les temps de parcours, les trucs, les machins c’est jamais là, pas encore à portée, et puis enfin un jour, tu traverses la dernière ria, celle de Ribadeo par exemple et tu es en Galice et tu retrouves le souffle chaud du pélerinage, Santiago n’est plus si loin.
Vision personnelle, j’ai mis un an pour atterrir après le camino francés, dès mon retour du camino del norte, j’étais lavé, j’ai rangé le sac à dos, il ne me manquait presque rien, juste quelques kilomètres jusqu’à Fisterra que je vais achever la semaine prochaine. Ultreïa Philippe