(Meudon, His. / Net. 2013) : "du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle". récit.

 

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  • 24 septembre 2014
    Bernard Delhomme

    Le chemin de Compostelle, chronique et rêveries ordinaires ; du Puy en Velay à Saint-Jacques de Compostelle. Pourquoi, comment prend t-on la décision de partir ; quand et avec qui décide t-on de cheminer ; que se passe t-il sur le chemin, les rencontres, les chroniques, les petites histoires ; et enfin que reste t-il de ce parcours ?

    Savoureuses tout d’abord grâce à ce qu’on appelle les personnages secondaires : toute cette kyrielle de pèlerins et surtout de pèlerines, d’hôtes plus ou moins accueillants entrevus un instant et croqués sur le vif dans leurs plus simples atours au propre et au figuré : les bavards, les raseurs, les généreux, les belles filles, les pressés, les pieux, les mécréants... On se croirait dans un roman picaresque. Mais ce sont les deux personnages principaux les plus intéressants : Alain, le scripteur, sensible amoureux de sa Fanny ; Damien, son copain grognant pour le principe, serviable, increvable, tous les deux un peu paillards, jouisseurs et même retrouvant parfois les délices de quelques grasses plaisanteries estudiantines. Ils sont là tout vivants, plus vrais que nature, tellement différents et pourtant complices. Enfin on retrouve ici la métaphore de la route, le départ, la quête. En contrepoint, les églises rencontrées sont presque toutes fermées. L’envoi est un peu désenchanté : le pèlerin ne cherchait rien, il n’a rien trouvé. Et pourtant, pour le lecteur, ils ont tout trouvé : ils sont comme les pèlerins d’Emmaüs qui cheminent à coté du Christ sans le voir. Ils se sont trouvés un peu plus eux-mêmes et c’est déjà pas mal. Ils ont pour quelques mois dégraissé le mammouth, se sont débarrassés de ce qui nous cache l’essentiel : l’amitié, la nature, Dieu sans doute.