Témoignages

macdan

Bonjour,

Ayant 66 ans et mon épouse 61 ans, nous avons marché les 110 derniers km de Sarria à Santiago - Ryanair assure la liaison de Frankfort-Hahn directement à Santiago, puis le train de Santiago à Sarria
Nous avons dormi à chaque étape à l’hôtel, ce qui nous a permis de ne prendre que 8 kg dans notre sac à dos. Nous n’avons manqué de rien. Voici quelques petites affaires à ne pas oublier :
Un livre à lire
Les documents sur le « Camino » achetés en France (Le topo dMichelin …) + le Routard + la Crédenciale (acheté 5 € à partir d’une adresse trouvée sur le web).
Une pèlerine INDISPENSABLE
Nu-pieds (en plus de mes tennis aux pieds)
Naproxène (anti-inflammatoire) et pommade « Antarène » pour tendinites très très douloureuses.

Nous n’avons pas eu à utiliser :
Lampe frontale, Briquet, Parapluie, Sac à viande, Maillot de bain, Anti punaises
S’il manque quelque chose, pas de pb, car nous traversons des villes.

Avertissement : Réservation à l’hôtel pour l’arrivée à St Jacques s’impose et pas ailleurs
S’entrainer afin de se prémunir des ampoules et surtout des tendinites qui peuvent stopper notre initiative.

Nous avons eu la confirmation qu’il ne s’agit pas d’un chemin ordinaire :
Tous les pèlerins marchent dans le même sens, en s’adressant la parole et se souhaitant "Bon Camino". Nous nous retrouvons à la cathédrale de Santiago.
Tous les chemins convergent.
Les pèlerins s’entraident et sont respectueux : beaucoup moins de déchets sur ce chemin que partout ailleurs.
Il y règne une grande confiance : objets et fruits à vendre dans certains abris non surveillés et en laissant la contrepartie financière dans une boite.
Surtout, il ne s’agit pas d’une marche, mais d’une démarche physique et surtout intérieure, qu’on le veuille ou pas :
Je l’ai comparée à une sorte de retraite où nous nous retrouvons, malgré nous, seul avec nous même 6h par jour. Sans aucun divertissement, à part le paysage, nous bénéficions d’un immense espace de liberté intérieure qui nous permet de nous remettre en cause, c’est inhabituel. Rien ne dérange l’esprit de chacun dans ce cheminement. De nombreuses personnes le vivent de la même façon (livre de Ruffin « Immortelle randonnée - Compostelle malgré lui »), de sorte que ce cheminement intérieur et physique devient un CO-cheminement, une démarche COllective, une COmmunion, qui aboutit à la messe des pèlerins à Santago. Lieu idéal de communion.
Bref, nous y retrouvons tout ce que la vie de tous les jours nous mange : de la disponibilité d’esprit pour avancer, cheminer au-delà du matériel et davantage en conformité avec notre propre personne.
Même sans y avoir beaucoup réfléchi avant le départ, sans avoir de but précis, une fois en marche sur le camino, nous n’échappons pas à une démarche spirituelle qui nous rapproche de l’essentiel.
C’est le miracle du Camino vers Santiago.

PS : Surpris de trouver à Santiago la statue de Gandhi avec son bâton de marche (marche du sel pour l’indépendance le l’Inde), j’ai compris que cette marche est une démarche spirituelle apaisante :

Si tu veux la paix dans le monde,
il faut la paix dans ton pays.

Si tu veux la paix dans ton pays,
Il faut la paix dans ta région.

Si tu veux la paix dans ta région,
il faut la paix dans ta ville.

Si tu veux la paix dans ta ville,
il faut la paix dans ta rue.

Si tu veux la paix dans ta rue,
il faut la paix dans ta maison.

Si tu veux la paix dans ta maison,
il faut la paix dans ton coeur. Paroles de Gandhi (1869-1948)

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