LE TURIGRINO : UNE ESPÈCE EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT

Gilles

23 réponses disponibles

  • 3 octobre 2020

    Bonjour Gilles,

    C’est exactement ce que nous disions - déjà - en 2011 !!!

    Et cela nous a valu moult attaques et invectives de la part de ceux qui se sentaient visés et - évidemment - des "bien-pensants" (souvent les mêmes d’ailleurs ...) qui imaginent (ou veulent croire ...) que tout le monde et beau et gentil.

    Il est clair que depuis pas mal de temps (années ?) nous lisons ici même des propos que nous ne pourrions renier en aucun cas.

    Comme quoi, "on n’a toujours tort d’avoir raison trop tôt" !!!

    Devant le détournement patent touristico/commercial de certaines voies, nous avons décidé de ne plus intervenir ici (sauf dans des cas que nous considérons comme acceptable, en demandant d’être joint en privé)

    Heureusement, il existe - pour le moment encore - des itinéraires plus propices à la refléxion, méditation, introspection et prières.

    Au plaisir Gilles ...

    Edith et Serge
    (Pèlerins des Etoiles et de Rome)

  • 3 octobre 2020
    Gilles

    Oui c’était frappant de voir comme en dénonçant une tendance montante on s’en prenait plein la poire par les candides et les tenants de cette tendance. Maintenant ce n’est plus une tendance mais un état de faits bien ancré. Voilà, voilà.
    Au plaisir Edith & Serge, ça finira bien par arriver !
    Gilles

  • 5 octobre 2020
    milan

    bonjour Edith et Serge
    vous qui n intervenez plus sur ce forum....tout en y intervenant :"dans les cas que vous considérez acceptable...."
    je vous propose une méditation sur....:l Humilité
    et une priére collective pour tous les : "c était mieux avant ,je vous l avez bien dit"du chemin.
    les choses évoluent en bien ou en mal mais elles évoluent....
    en tout cas, pour ma part, je rencontre toujours des pèlerins de retour de St Jacques avec des étoiles plein les yeux et plein la téte aux permanences.....c est certainement une façon de voir les choses positivement ou négativement...
    pour ma part, j ai choisi....
    allez,courage...!!!!
    Milan

  • 5 octobre 2020
    Edith et Serge

    Re bonjour Gilles,

    Ces lignes n’ont pour finalité que tenter d’informer celles et ceux qui pensent un jour prendre un Chemin de Pèlerinage - encore préservé du tourisme à la mode et du commerce à outrance !!!

    En complément de notre précédente contribution (en date du 03), nous nous permettons - afin d’apporter des éléments supplémentaires à ton message - de mettre en copie le dernier bulletin du "Camino" (édité mensuellement par F. Lepère) dans lequel les visiteurs du Forum pourrons y lire plusieurs courriers en réponse à l’excellent article de Pierre SWALUS (également présent dans le numéro de septembre de "Camino" ...

    A méditer absolument.

    Amicales salutations Jacquaires

    Edith et Serge
    (Pèlerins des Etoiles et de Rome)

  • 7 octobre 2020
    Belorado

    Sans vouloir avoir l’air d’accepter cet état de fait , j’ai du mal avec les attitudes qui consistent à rabâcher les mêmes litanies ...

    Dans les cas qui nous intéresse , pourquoi ne pas admettre que les temps de pèlerinage , sereins et propices au recueillement ne sont plus , ou pour le moins ont radicalement changés ??

    Pourquoi geindre sans cesse sur son propre sort en se projetant dans cet univers abhorré , dans lequel nous n’avons plus tout à fait notre place ??

    Nous y sommes allés , nous l’avons vécu , nous en avons tiré une véritable et profonde satisfaction ..Hé bien gardons bien précieusement ces souvenirs en tête et soyons fiers en se disant ..." j’y étais "...

    Je déplore aussi personnellement que les marchands en tous genres se soient emparés de " notre " univers ..Mais cette évolution est inéluctable..

    Chacun d’entre nous doit se poser la question ..Je m’adapte ou je disparais ..
    Telle est la dure loi de l’évolution ...

    Partons poser nos pieds sur d’autres caminos encore préservés ..Les endroits ne manquent pas ..
    Quittons les grands boulevards par la première bretelle , et prenons les belles départementales désertes ou presque ...

    C’est ce que je m’efforce de faire aujourd’hui en prenant le temps de chercher et avec grand bonheur de découvrir que l’enchantement est toujours possible ...

    Un dernier petit avis sur les intervenants épisodiques appliquant un filtre personnel et subjectif sur le fait de nous gratifier de leurs messages ou pas ..
    Ou vous intervenez utile et multi thèmes avec le souci de répondre à une attente , ou vous vous abstenez et ça ne manquera à personne ...

    Belorado

  • 7 octobre 2020
    Dominique 987

    Bonjour à tous. Je partage entièrement l’analyse de BELORADO. Cela ne sert à rien de répéter sans cesse que "le chemin a perdu son âme"...

    Vivons le moment présent et allons de l’avant :je m’efforce de rester humble avec mes valeurs et mes convictions.

    Je suis actuellement sur le chemin de la Lana entre Valencia et Cuenca. J’apprécie de rencontrer les gens, de partager avec eux, de découvrir un chemin que je ne connaissais pas, d’être dans la nature, loin des voies encombrées.. À cette époque il n’y a pas de pèlerins et beaucoup d’albergue municipal " sont fermées (covid)
    Il reste la petite hôtellerie..

    Je vous souhaite de beaux chemins quels qu’ils soient

    Bien cordialement

    Dominique 987

  • 8 octobre 2020
    Gilles

    Belorado je suis d’accord avec toi. Sans geindre on peut tout de même pointer que quand il était encore temps rien que soulever le sujet c’était s’exposer à des volées de bois vert.
    Désormais, oui c’est vrai il est trop tard. Il n’y a qu’à voir les photos postées sur les réseaux par les gens arrivés à l’obradoiro, dont 70% ont parcouru pile 100kms.
    On ira sur d’autres chemins puisqu’on n’arrête pas l’évolution comme dit Milan à qui l’évolution semble systématiquement bonne à prendre.
    Bref on est un peu chassés des chemins dont nous faisions l’esprit tant convoité par les touristes,
    LE TOURISME TUE CE QU’IL FAIT VIVRE. Cette affirmation se vérifie partout dans le monde. Et pour les chemins ce n’est pas fini.
    À moins qu’en persistant à alerter (pas geindre : alerter) on contribue à faire mentir cette chronique d’une mort annoncée ?
    Gilles

  • 9 octobre 2020
    moneypenny

    " le détournement patent touristico/commercial " ...
    Votre caricature participe au tapage médiatique franco belge que dénonce Pierre Swallus alors qu’il y contribue ...
    Revenons aux sources :
    https://www.culturaydeporte.gob.es/consejo-jacobeo/presentacion.html

    "Le Camino de Santiago est, du point de vue historique, artistique et culturel, l’un des atouts culturels les plus importants d’Espagne, à la fois pour son patrimoine bâti et pour être un lien entre des personnes d’origines, de conditions et d’origines très différentes.
    Cette route millénaire a servi de vecteur de communication en Europe tout au long de son histoire et reste vivante aujourd’hui, favorisant un dialogue culturel continu entre les personnes qui la parcourent et les peuples qu’elle traverse".

    Pour ces raisons le Camino de Santiago (=camino francés et les 4 chemins du Nord) est inscrit au patrimoine de l’humanité et reconnu comme "grand itinéraire culturel européen" par le Conseil Européen.

    L’état espagnol à travers le Consejo Xacobeo
    https://www.culturaydeporte.gob.es/consejo-jacobeo/camino-de-santiago.html

    • est chargé de gérer cette inscription en coopération avec les Communautés autonomes "par lesquelles passent les routes historiques de Santiago."
      -....de "réfléchir aux enjeux du patrimoine mondial et aux perspectives de gestion et de développement soutenable (sostenible en espagnol) du Camino de Santiago
    • de promouvoir le développement économique des zones rurales sur le Camino de Santiago."

    Qu’il soit devenu un itinéraire mondialisé avec un torrent de pèlerins de tous les pays qui se déverse sur le Camino francés en particulier, c’est un état de fait regrettable.
    Voir l’afflux des Brésiliens, Américains, Allemands suite à une publication sur "le pèlerinage" par une célébrité de leur pays... Peu importe leurs motivations, ils ne sont la proie de personne, c’est leur nombre qui crée le marché !

    Les Espagnols eux sont dans la vraie vie. Que des prestataires s’emparent de cette manne colossale, je ne vois pas le problème ? Le pèlerin étranger est un touriste comme un autre...il profite des investissements de la collectivité ! C’est donnant-donnant...
    L’économie touristique est un secteur qui fait vivre beaucoup de gens.

    C’est ça la réalité et ça n’empêche pas qu’au bout du périple, chacun y fait une expérience intime de l’itinérance ! expérience pèlerine (au sens étymologique) !
    Bonne lecture, non de mes commentaires mais des sites indiqués, très interessants !

    "Toi qui marches, il n’y a pas de chemin. Le chemin se fait en marchant... " A. Machado

  • 13 octobre 2020
    Philippe T.

    Bonjour à tous,
    Bien que ne pensant pas appartenir à une espèce de dinosaure, sur bien des points je suis d’avis que "c’était mieux avant".
    Loin de moi l’idée de pleurer sur un monde disparu sans espoir de retour, j’accueille le monde contemporain comme il est (pas toujours avec enthousiasme), faute de pouvoir le changer à moi tout seul.
    Les chemins "classiques" sont devenus trop fréquentés, trop livrés aux marchands ?
    Taillez votre chemin en dehors de ceux-là !
    Facile ? Non.
    Mais pourquoi donc ça devrait être facile ?

  • 19 octobre 2020
    moneypenny

    Je partage le point de vue des "vétérans" dans cette discussion capitale et j’applaudis la manière de l’exprimer. Oui, rien ne sera plus "comme avant" sur le Camino francés à mesure que je découvre l’actualité jacobéenne (super pour améliorer son espagnol) :
    https://www.caminosantiago.org/cpperegrino/prensa/tbprensa.asp

    "Avec la plupart des auberges publiques fermées et les privées en pleine agonie avant un automne et un hiver sans recettes",
    les institutions espagnoles préparent une campagne de promotion sans précédent, accompagnée d’applications numériques pour les réservations,
    peut-être la fin des albergues publiques (article du 14oct de la Voz de Galicia)
    https://www.caminosantiago.org/cpperegrino/prensa/verprensa.asp?PrensaID=15858

    Le gouvernement d’Aragon n’y va pas par 4 chemins ! https://www.caminosantiago.org/cpperegrino/prensa/verprensa.asp?PrensaID=15887
    le magnifique chemin aragonais sert d’appât aux touristes et Tour Operators pour venir visiter l’Aragon !

    à Gilles en toute amitié, Il est vain d’aller contre le cours de l’histoire quand on n’a pas voix au chapitre ! Alerter qui ? Pour réformer quoi ? Quelle est ton audience* ?
    Le Camino de Santiago francés raconte l’histoire de l’Occident chrétien mais c’est l’état espagnol (et non le pape ou le clergé) qui a décidé de le ressusciter et maintenant de le valoriser.
    La mondialisation était inscrite dans son acte de naissance, le tapage médiatique a fait le reste avec ses légendes autour du "pèlerinage" :
    les années saintes !? l’invention d’un pape...,l’hospitalité espagnole ? dévoyée pour des vacances pas chères, etc.
    Tous les accueillants de St Jean des semaines à 300/350 pers/jour connaissent sa dérive touristique.
    La dénoncer alors qu’elle est irréversible est contre-productif.

    En tant que citoyens européens, ne pouvons-nous pas comprendre les enjeux de l’Espagne ? Pardon de rabâcher...

    Selon l’évolution de la pandémie, ce sera le grand rebond sur le camino francés :
    Il aura généré de l’activité économique, redonné des moyens de subsistance aux populations, démontré qu’il unit et relie cinq communautés : Galice, Castille et León, La Rioja, Navarre et Aragon à travers une histoire commune (), rappelé au monde qu’il est fondateur de l’identité européenne.

    Pour paraphraser le président Kennedy à Berlin, nous sommes tous Espagnols, enfants de la guerre civile, de la Retirada, de la dictature de Franco, de la jeune démocratie espagnole ! (je suis septuagénaire mais ça remonte à l’empire romain dans ma mémoire collective !!!)
    C’est ça l’amour inconditionnel !
    Cordialement,
    moneypenny

    *Combien de Français ont demandé la compostela en 2019 ?
    9248 (2,66%), de Belges ? 2335 (0.67%) soit 3.33% de francophones sur un total de 347578 peregrinos ...
    http://oficinadelperegrino.com/wp-content/uploads/2016/02/peregrinaciones2019.pdf

  • 20 octobre 2020
    podiensis

    "3.33% de francophones sur un total de 347578 peregrinos ..."
    Plus une partie des canadiens, suisses, vietnamiens, la Nouvelle Calédonie citée comme "pays" et divers ressortissants de nationalités africaines... cela doit friser les 5%.

  • 20 octobre 2020
    Gilles

    Moneypenny je suis tout à fait d’accord à un point près.
    Je ne pense pas que pointer individuellement la dérive mercantile de certains chemins soit contre-productif. Peut-être vain, c’est bien possible. Et puis quoi ? Après tout ne dit-on pas que les causes désespérées sont les plus nobles ?!!!
    Plus sérieusement les démarches individuelles, c’est bien souvent ainsi que débutent les mobilisations. Ça compte car fort heureusement il y a encore bien des chemins à l’écart de cette dérive ; soyons nombreux à manifester notre désapprobation si nous aimerions qu’ils en soient préservés et comme ça il y aura toujours "à chacun son chemin" !
    Bien sûr l’évolution du Francès est une aubaine pour les régions qu’il traverse mais je te fiche mon billet que d’ici quelques années il verra sa fréquentation décroître inexorablement : le temps que la foule des pèlerins d’un genre nouveau n’y trouvent plus aucune magie ni même aucun charme car ils viennent voir et vivre ce qui est en train de se dissoudre dans la foule s’il n’a pas déjà fuit : sa réputation, ce so-called esprit du chemin. Encore une fois le tourisme tue ce qu’il fait vivre, oui et lui ouvrir grand les bras sans discernement c’est une démarche à court terme. Il n’y a qu’à voir le désarroi actuel de ceux qui vivent du Francès pour imaginer de quoi leurs lendemains seront faits si leur chemin une fois totalement dévoyé n’a plus aucun intérêt.
    En fait il faudrait comme un développement Camiño-responsable. Quoi ? On peut bien rêver, non ?!
    Gilles

  • 21 octobre 2020
    JP en Lauragais

    Il faut être lucide, le camino frances est le chemin européen de randonnée le plus long, le plus ensoleillé et le moins cher ; son évolution vers une mono pratique touristique était inéluctable.
    Sa fréquentation s’atténuera avec l’accroissement des coûts d’hébergement.
    Ne nous plaignons pas, il y a tant d’autre chemins “non pollués” de pèlerinage à découvrir !
    Y sus eia

  • 3 novembre 2020
    Agile

    Toujours les mêmes querelles à grands coups d’idées reçues.
    Le Francés était parcouru par 77% des marcheurs en 2004 et par 55% en 2019. Le pourcentage de français est en baisse derrière : les espagnols, les italiens, les allemands, les américains, les portugais.
    Et c’est bien pour moi. Je préfère m’enrichir avec les coréens, les anglais, les australiens, les américains, les ibériques au lieu de supporter mes compatriotes râleurs et chauvins. Même si, sur les caminos, les français ïsont moins actifs que sur le présent forum.

  • 1er décembre 2020
    Santalier

    ....re : le turigrino.
    Je lis avec attention ce que qui est écrit plus haut et y trouve des contradictions avec ce que j’ai retenu de mes premières lectures sur les motivations des personnes qui pratiquent le chemin. J’ai bien retenu que le Camino est "un chemin de liberté". Mais c’est aussi le reflet de notre société.
    On y trouve des personnes qui le pratiquent pour des raisons spirituelles, religieuses, mais aussi pour se chercher, pour des défis sportifs, par attrait historique, pour le plaisir de découvrir des lieux (paysages) superbes, pour l’amour de la nature, de l’Histoire, pour rencontrer et échanger avec d’autres, pour évacuer une épreuve, pour chercher un but, pour plein d’autres raisons dont une que je trouve primordiale : se sentir mieux.
    En quoi y aurait-il une échelle de valeur dans la quête de chaque pratiquant ? Qui serait plus méritant qu’un autre ?
    Et quid de celui qui débute le chemin en touriste et qui, au fil des pas, aborde le spirituel ou le religieux.
    C’est bien présomptueux de s’abroger une condition exclusive pour pratiquer ce chemin.
    Je marche une à deux fois par an sur de nombreux chemins de Compostelle depuis 2003.
    Mes motivations ont évolué/changé. Pour autant je ne me sens pas étranger sur les drailles compostellanes si je ne "colle" pas à la pensée dite de référence.
    Mais comme le disent si bien Chevallier & Laspalès :
    "Aprés, c’est vous qui voyez"©...

    ps : je cite souvent ces mots livrés par Marie, pèlerine québécoise, rencontrée à Moncuq en 2007 à propos du Chemin : "Certains cherchent Dieu et ne trouveront que la fatigue du chemin - Certains trouveront Dieu sans l’avoir cherché - Une chose est certaines, tous se retrouveront au centre d’eux mêmes. "

  • 4 décembre 2020

    oui Santalier, ton post est une bonne conclusion de ce débat franco français, initié par la lettre de Pierre Swallus. L’auteur a d’ailleurs publié de son côté un rectificatif faisant amende honorable.

    Etre ou ne pas être turigrino n’est pas fondamental à l’heure du phénomène de tourisme de masse. Espérons que ce débat paisible aura réduit les angles morts et fait évoluer les points de vue...

    A point nommé, un rappel de l’Histoire sur le sens de Santiago, "la ville au bout du camino" dans cet article de la Vanguardia :
    https://www.caminosantiago.org/cpperegrino/prensa/verprensa.asp?PrensaID=16132

    capital pour revenir à la métaphore du camino (à lire avec la traduction google).

    Est-ce pour nous rappeler cet héritage commun aux Européens qu’une campagne de presse des Communautés Autonomes sur le chemin de Compostelle est en cours en France. Actuellement, les Asturies, qui consacrent une page entière du journal Sud-Ouest au camino primitivo ?!

  • 5 décembre 2020
    A.Nonyme

    Je trouve cet article sur l’importance historique de Santiago tout à fait à point nommé.
    Pierre Swallus n’a pas fait amende honorable : il a cru devoir insister sur le fait qu’il se bornait à dresser un constat sans porter de jugement de valeur.
    Ce débat n’a rien de franco-français, il est récurrent en Espagne et pas seulement en ce qui concerne la tournure de la fréquentation sur le Francès.
    Pour finir, dans l’anonymat histoire de rester au diapason, l’article cité en référence fait ressortir de façon criante par le fait même qu’il n’en parle jamais au travers des siècles, qu’il y a bel et bien une évolution inédite, franche et massive dans l’univers de Compostelle. Cette évolution, tu la connais lecteur : c’est le tourisme.
    A.Nonyme

  • 8 décembre 2020
    Jean-Pierre

    Bonjour à tous !

    Au-delà de toute polémique sur le sujet, voici une excellente étude produite par le Laboratoire de recherche sur les nouvelles formes de consommation (Université du Québec) intitulée " Evolution de la dichotomie Sacré vs Profane : une analyse historique du pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle " :

    http://recherche.uqac.ca/labonfc/wp-content/uploads/sites/4/2018/06/presentation_acfas_2018_Julien.pdf

    Elle a le mérite de remettre pas mal de pendules à l’heure !

    Bon Avent à tous !

  • 9 décembre 2020
    Gilles

    Une présentation de 15 slides qui se résume à une affirmation : l’imbrication sacré/profane a toujours plus ou moins existé. Les marchands du temple, le marketing etc etc.
    Ce qui est nouveau actuellement c’est un discours fataliste montant chez les pèlerins du sacré : laisser tomber et aller chercher le chemin de pèlerinage ailleurs, avec le risque de voir le chemin historique livré au profane pour un temps qui durera ce que le tourisme dure : celui d’épuiser ce qui l’attire.
    Et ensuite les pèlerins du sacré reviendront peut-être : la boucle serait bouclée.
    Gilles

  • 15 décembre 2020
    moneypenny

    bonjour Jean Pierre,
    Vu ton expérience des pèlerinages, j’ai scrupule à dire que je n’en ai jamais fait, ni été témoin quand je suis allée à Santiago où je n’ai pas rencontré le sacré...
    Je ne vois donc pas où est la dichotomie que les chercheurs québécois analyse en partant de prémisses sur Santiago à notre époque que je ne partage pas.
    Si je m’en tiens à la lettre des inscriptions au patrimoine mondial, la renaissance contemporaine des itinéraires voulue par l’état espagnol, n’avait pas vocation à ressusciter le pèlerinage à pied à Santiago, ni la sacralisation de Santiago.
    "Elle fait sens et lien pour les hommes au point que la communauté internationale leur reconnait une valeur universelle exceptionnelle".
    valeur universelle décrite ainsi pour les 2 entités inscrites au patrimoine mondial :

    "Le contenu de chaque dossier de proposition d’inscription relève de la responsabilité exclusive de l’État partie concernée"
    responsabilité de protéger ces biens en vue d’accueillir et de "gérer les flux" des voyageurs du XXIè siècle venus les visiter, pas seulement à pied ! et de toutes nationalités, religions, cultures, avec toutes les options de confort...
    Tous touristes du point de vue statistiques ! On n’est plus dans la prise en charge des ordres religieux mais dans le tourisme culturel de masse.
    Après, chemin faisant...chacun y met (ou y trouve) du sens selon ses croyances et ses curiosités...

    à Gilles que je n’essaie pas de convaincre : Santiago ne sera jamais Katmandou des années 60-70 mais il ne faut pas y investir plus que ce qu’elle détient.
    De grands esprits l’ont dit mieux que moi : ce n’est pas le but qui compte, mais l’expérience du chemin pour y parvenir.
    Prenez soin de vous.
    Moneypenny

  • 16 décembre 2020
    Jean-Pierre

    Bonjour Moneypenny !
    Quelles que soient leurs motivations initiales, ceux qui partent sur le chemin sont amenés à côtoyer le sacré. Ce sacré dont les perceptions sont si diverses et multiples qu’il est difficile de le saisir conceptuellement de façon objective. Chacun l’appréhende à sa manière. L’expérience reste éminemment personnelle. Alors, dichotomie ou pas, dans ce que l’on appelle le pèlerinage moderne, le sacré et le profane sont intimement imbriqués. Comme à d’autres occasions d’ailleurs ! Les toutes prochaines fêtes de Noël en sont un exemple ...
    Deux types de cheminement se complètent : le voyage géographique, avec son ouverture sur le monde, ses rencontres, ses échanges, sa convivialité, ses découvertes, et le voyage intérieur, introspectif, intime, véritable retour sur soi. A mes yeux, il est là, le pèlerinage !
    Quant aux sanctuaires, ils sont plus des jalons que des buts. Des balises plus que des aboutissements. Des repères plus que des objectifs ponctuels à atteindre en tant que tels …
    Partir à la rencontre de quelqu’un ou quelque chose de supérieur !
    D’aucuns l’appellent Dieu s’ils sont croyants, d’autres préfèrent parler d’énergie cosmique, d’entité harmonieuse, de nature transcendante ou que sais-je encore !
    J’aime beaucoup employer cette expression générique : force de l’Amour ...
    Sur le chemin, cette forme de régénération à laquelle j’aspire, cette espèce de conversion permanente, se concrétisent chaque matin, à chaque départ, comme une renaissance régulièrement renouvelée ! Il y a deux sources du mot "religion" : relegere (cueillir, rassembler) et religare (lier, relier) … Il se trouve que le Chemin nous rassemble et nous relie, aux autres, à nous même, à la force de l’Amour qui inspire la solidarité et le partage, au monde qui nous entoure.
    En ce sens, quelles que soient les convictions des uns et des autres, il est une forme de "religion" ! Il est là, l’Esprit du Chemin !
    Alors oui, si cette inclination spirituelle existe, il s’agit bel et bien d’un pèlerinage …
    A propos de Santiago, il y aurait tant à écrire ! Je me suis tellement senti mieux au Cabo Finisterre, face à l’océan et au soleil déclinant ...
    Joyeux Noël à tous !

  • 17 décembre 2020
    milan

    mille merci Jean-Pierre
    c est le texte le plus juste que j ai lu sur le pèlerinage sur ce site...
    la force de l Amour ...bien sur...!!!
    on peu faire n importe quoi sur terre du moment que l Amour est notre motivation premiére ...
    ça fait du bien , encore merci
    bonnes fétes de fin d année a tous
    Milan

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